Il est pourtant un
lève-tôt, pourquoi ne m'a-t-il pas appelée? Je pense que j'ai oublié de lui dire que j'étais ici...
-Maman, pourquoi papa il est pas là, il ne voulait pas venir?
Allez, réfléchis vite!
-Bien sûr qu'il voulait venir, mon petit Arthur, mais il est en punition
-Papa pa'ti?
-Mais non ma belle, il est à la maison!
-Pou'quoi papa pa'ti longtemps?
-Tu sais bien Rose, il devait aller jouer de la flûte loin, loin, loin, en France. Il a même pris l'avion.
-Qu'est-ce qu'il a fait, papa?
-Il n'a pas été sage, mon amour, il m'a fait de la peine.
-Mais papa pa'ti enco'?
-Mais non, ma chouette, il est à la maison, je te l'ai dit.
-Maman, vous vous êtes chicanés fort?
-Non non.
-Papa tout t'iste?
-Je ne pense pas. Il va venir tout à l'heure.
Il fallait bien que je close la discussion, ils se font trop de remord pour leur père! Ça fait quand même trois semaines qu'ils ne l'ont pas vu. Je sais qu'Arthur n'aime pas beaucoup quand Nicolas pratique, il sait bien que s'il joue de nouvelles pièces, ça veut dire qu'il jouera bientôt devant public, donc qu'il sera parti plusieurs soirs pour ses concerts. En plus, quand il pratique, il doit se concentrer sur sa musique et n'a pas le temps de s'occuper de son garçon.
Rose, elle, aime bien entendre son père jouer. Elle peut rester assise là des heures à contempler la beauté de la flûte dorée d'où émergent de si jolis sons. Je crois qu'elle aussi sera attirée par la musique plus tard. D'ailleurs, Mon Cher tente de lui apprendre les rudiments du piano. Il dit que le piano est un très bon départ, il est facile d'émettre un son, ça développe bien la motricité des doigts, ça forme une bonne oreille, on ne peut pas fausser, et c'est moins dommageable pour l'ouïe du public que le violon par exemple. Elle pourra ensuite choisir un autre instrument si elle le désire.
Arthur, lui, aime beaucoup plus bouger qu'écouter. Nicolas lui a évidemment proposé de faire du patinage de vitesse, c'est un sport qu'il pratiquait plus jeune. Il m'a dit qu'il a eu beaucoup de mal à accrocher ses patins. Une chance que ma classe de maternelle ne me demande pas trop de correction, car naturellement, c'est moi qui supervise tout ce qui ce passe chez les enfants.
Nicolas est le rêve et moi la réalité.