L. m'appelle pour savoir si je veux aller au dièse onze. Je lui réponds que je suis toujours en convalescence. Un peu plus tard, elle me rappelle : « euh, Nico? Ton chien s'est fait écrasé... »
Je m'empresse d'aller voir dehors. J'ouvre la porte sur une mère en sanglots. Dans la ruelle, mon père est accroupi. Je vais voir. Un pauvre Guizmo couché sur le côté. « Cris d'épais qui s'est même pas arrêter, colon » dit mon papa. Mon père me demande d'aller chercher un sac noir. Je le fais. Il met Guigui dedans puis va le porter dans une poubelle vide.
Dans la maison, les filles sont en pleurs. « C'était tellement un bon chien, intelligent... » répétait ma mère. « Il courait vers nous, la queue en l'air, tout content, et bang! »
Mon père a dit au moins six fois, d'un ton agressif et autoritaire : « Il est mort heureux. Il était heureux, libre et la dernière image qu'il a eue, c'est la nôtre. Il est mort sur le coup, sans douleur. » pour rassurer ma mère et essayer de se convaincre.
Il faut dire qu'on l'avait libéré de sa laisse et qu'il n'avait pas fait d'exercice depuis un bout. Il a eu un problème avec ses glandes anales. Il a couru voir un maître et deux chiens de l'autre côté de Bellechasse, puis est revenu voir mes parents en courant à pleine vitesse.
Il y a encore une marque dans la rue.
Ma mère a encore peine a parler du chien. Elle a peine à aller sur Bellechasse aussi.
Il y a un vide dans la maison.